Cataracte nucléaire - OPH78 Centre Ophtalmologique

Cataracte

La cataracte est le phénomène d’opacification du cristallin, lentille située dans l’œil en arrière de l’iris et en avant du corps vitré.

Le cristallin a pour rôles principaux : la transmission de la lumière et l’accommodation.

Le principal symptôme est la baisse de l’acuité visuelle en général progressive de loin et de près.

La correction optique par des lunettes ou des lentilles de contact ne permet pas de corriger la baisse de vision ressentie.

Le seul traitement est chirurgical et peut être réalisé sans urgence pour permettre une récupération visuelle.

Vidéo de présentation : La Cataracte : pathologie et traitement

Vidéo : La Chirurgie de la Cataracte

Qu’est-ce que la cataracte ?

La cataracte correspond à l’opacification du cristallin.

La cataracte est le vieillissement physiologique du cristallin et se développe chez tous les sujets âgés.

Un patient sur deux présente une cataracte à l’âge de 60 ans et 2 sur 3 à 70 ans.

Cependant, elle peut se développer chez le sujet jeune en cas de diabète, traumatisme oculaire, myopie, chirurgie vitréo-rétinienne ou prise de corticoïdes de manière prolongée.

Le cristallin est une lentille transparente située à arrière de l’iris et en avant du corps vitré. Il est constitué du noyau, du cortex cristallinien et du sac capsulaire appelé cristalloïde.

Son premier rôle est la transmission de la lumière à la rétine.

Son second rôle est l’accommodation : passage de la vision de loin à la vision de près.

Ce pouvoir accommodatif, qui diminue avec l’âge, est responsable de la presbytie.

Quels sont les symptômes de la cataracte ?

Le principal symptôme de la cataracte est la baisse progressive de la vision de loin et de près.

Cette baisse de vision n’est pas améliorée par un changement de correction optique (lunettes ou lentilles de contact).

Les autres symptômes peuvent être la vision double (diplopie), l’éblouissement (photophobie), la diminution des contrastes, le jaunissement des couleurs et parfois une myopisation de l’œil. son évolution est en général lente et progressive.

Les types de cataracte

Il existe plusieurs types de cataractes.

En les classant par causes :

  • La cataracte sénile : cataracte liée à l’âge: évolution physiologique du cristallin.
  • La cataracte diabétique.
  • La cataracte cortico-induite : il s’agit d’une cataracte résultant d’une prise d’un traitement corticoïde au long cours.
  • La cataracte traumatique faisant suite, en général assez rapidement, à un traumatisme oculaire.
  • La cataracte congénitale. La cataracte peut survenir à tous les âges. Le premier examen ophtalmologique permet de la déceler le plus rapidement possible. Elle peut être responsable d’une baisse de la vision empêchant le bon développement visuel de l’enfant. Le risque majeur est l’amblyopie (faiblesse visuelle plus ou moins importante irréversible en l’absence de traitement au plus jeune âge).

En les classant par atteinte anatomique :

  • La cataracte nucléaire : le noyau cristallinien est opaque.
  • La cataracte cortico-nucléaire : le noyau et le cortex sont opaques.
  • La cataracte sous capsulaire postérieure : opacité en arrière du cristallin sous la capsule postérieure responsable d’une baisse en générale rapide et brutale de la vision.
  • La cataracte polaire antérieure : principalement d’origine congénitale, elle peut être obturante et empêcher le bon développement visuel d’un enfant.

 

Quelles sont les causes de la cataracte ?

  • La principale cause de la cataracte est le vieillissement physiologique du cristallin.
  • D’autres causes peuvent être responsable de l’opacification cristallinienne :
    • Le diabète
    • La myopie forte
    • Les traumatismes oculaires
    • La prise d’un traitement à base de corticoïdes au long cours
    • Les antécédents de chirurgie vitréo-rétinienne
    • Certaines maladies génétiques.

Bilan pré-opératoire pour une cataracte

La cataracte se diagnostique lors de l’examen clinique par l’ophtalmologiste.

L’acuité visuelle se retrouve abaissée et non améliorable par une correction optique par lunettes ou lentilles de contact.

L’examen à la lampe à fente sur un œil dilaté permet d’objectiver l’opacification cristallinienne.

Une fois le diagnostic établi, plusieurs examens sont nécessaires pour prévoir l’intervention :

  • Une Tomographie en Cohérence Optique maculaire ou OCT maculaire : elle permet une analyse détaillée de la rétine centrale éliminant ainsi toute autre cause responsable de la baisse de vision.
  • Une kératométrie et une biométrie, indispensable pour le calcul d’implant. En effet, la chirurgie de la cataracte comprend l’ablation du cristallin par la technique de la phacoémulsification et la mise en place d’un implant intra-oculaire sur mesure et personnalisé dans le sac cristallinien.

Techniques opératoires

La technique de référence est la phaco émulsification.

Cette technique micro chirurgicale permet à l’aide d’ultrasons et d’aspiration l’ablation du cristallin pour ensuite le remplacer par un implant intraoculaire sur mesure .

L’intervention débute par la réalisation d’une micro-incision cornéenne de quelques millimètres pour pouvoir accéder à la chambre antérieure.

L’ouverture du sac capsulaire est la seconde étape et permet l’accès au cristallin.

Ensuite, l’étape de fragmentation du cristallin à l’aide d’ultrasons et d’aspiration permet l’ablation de la cataracte.

Vient ensuite la mise en place d’un implant intraoculaire dans le sac capsulaire pour une récupération visuelle maximale.


La taille de cet implant est mesurée lors du bilan préopératoire et permet un résultat sur mesure. Toutefois le résultat réfractif post opératoire n’est pas garanti à 100%.

Cet implant ne se change pas et dure toute la vie.

En fin d’intervention, une injection d’antibiotique et une fermeture de l’ouverture cornéenne à l’aide d’injection d’eau permet de réduire la gêne post opératoire et les risques infectieux.

Quel implant choisir ?

Il existe plusieurs types d’implants :

Les implants monofocaux permettent de corriger la myopie et l’hypermétropie.

Les implants toriques permettent de corriger l’astigmatisme.

Les implants multifocaux permettent de corriger la presbytie.

Chaque implant comporte des avantages et des inconvénients et votre ophtalmologiste saura, en fonction du bilan préopératoire, vous proposer la solution optimale pour votre œil.

Tous les implants ne peuvent pas être posés chez tous les patients.

Le bilan préopératoire, le type d’amétropie, les habitudes visuelles et la présence de maladie oculaire permettent de choisir le bon implant.

Les implants particuliers tels que les implants toriques et multifocaux comportent des coûts supplémentaires potentiellement remboursables par la mutuelle.

Dans la majorité des cas, l’ophtalmologiste choisit un implant qui vous permet d’éviter le port de lunettes en vision de loin, Par contre, en vision de près la correction optique sera nécessaire.

Dans certains cas, comme chez les myopes, la vision de près est privilégiée, l’implant posé permettra de conserver la faculté de lire de près sans lunettes. Par contre, des lunettes seront nécessaires en vision de loin.

Comment se déroule l’intervention ?

La première étape est le diagnostic, l’ophtalmologiste objectivera votre baisse de vision et s’assurera de poser le diagnostic grâce à la mesure de votre acuité visuelle, l’examen au biomicroscope et la réalisation des examens complémentaires préopératoires.

Ensuite, vient la programmation de l’intervention avec la secrétaire dédiée pour décider de la date opératoire, vous expliquer les modalités administratives, vous donner les documents préopératoires, les éventuels devis et les ordonnances pré et post opératoires.

En préopératoire de toute intervention, vous rencontrerez un médecin anesthésiste qui s’assurera de pratiquer la bonne anesthésie en fonction de votre dossier médical et notamment de vos antécédents.

Il existe différents types d’anesthésies :

  • L’anesthésie locale pure ou topique : l’anesthésie oculaire est possible par l’instillation de collyres anesthésiants.
  • L’anesthésie sous-ténonienne : c’est le résultat d’une injection de produits anesthésiants sous la conjonctive.
  • L’anesthésie péribulbaire : l’anesthésie oculaire est possible par une injection autour de l’œil de produits anesthésiants permettant un endormissement de la région oculaire et péri oculaire.
  • L’anesthésie générale est pratiquée dans de rares cas où les autres anesthésies moins lourdes ne sont pas possibles.

La consultation préopératoire par l’ophtalmologiste et l’anesthésiste permettent de choisir l’anesthésie qui vous correspond.

L’intervention en elle-même se pratique en deux temps. Chaque œil est opéré à deux dates différentes en respectant un intervalle de 7 à 15 jours. Elle se déroule en ambulatoire dans la majorité des cas.

Le jour de l’intervention vous devez vous présenter à la clinique à jeun sans avoir bu, mangé et fumé durant les 6 heures précédant l’intervention.

Une douche à la bétadine ou au savon doux ainsi que le port de vêtements propres sont indispensables le jour de l’intervention.

Dès l’arrivée à la clinique, le personnel médical et paramédical dédié vous prendra en charge pour les démarches administratives et vous accompagnera au bloc opératoire.
Arrivé dans la salle d’opération vous serez allongé sur un brancard, la désinfection de votre œil et la mise en place d’un champ opératoire stérile seront ensuite réalisés.
De l’oxygène sera diffusé sous le champ opératoire stérile durant toute l’opération de la cataracte.

Ensuite débute l’opération de la cataracte qui dure en moyenne 15 minutes et est indolore.

Une fois l’intervention terminée, une pommade est appliquée dans l’œil opéré et une coque transparente est mise en place.
La vision récupère en général dans les jours suivant la chirurgie.
Vous pourrez ensuite rejoindre votre domicile accompagné.

Vous pourrez retirer la coque le lendemain de l’intervention et débuter le traitement post opératoire comme noté sur l’ordonnance.

Il est normal de ressentir une sensation de grains de sable ou de corps étranger durant les jours suivants l’opération de la cataracte. une gêne à la lumière, des picotements et un larmoiement sont également possibles et sont tout à fait normal.

Durant les 15 jours suivants la chirurgie, il faut éviter :

  • La projection d’eau dans l’œil opéré.
  • Les milieux sales et poussiéreux.
  • Le bricolage, le port de charges lourdes …
  • Toute activité ayant un risque de traumatisme oculaire.

Des consultations postopératoires de contrôle sont nécessaires pour s’assurer du bon rétablissement de votre œil.
En cas de rougeur, douleur et baisse de vision qui s’intensifie dans les suites de la chirurgie, il est nécessaire de contacter votre ophtalmologiste ou de vous rendre directement à son cabinet en urgence.

La nouvelle prescription de lunettes sera faite 1 mois après l’opération de la cataracte.

Ultrasons

Le traitement de la cataracte est chirurgical.
La technique utilisée est une technologie de pointe qui nécessite l’utilisation d’ultrasons. Cette technique est sûre et fiable.
Ces ultrasons permettent de fragmenter le cristallin opaque et d’aspirer les résidus pour retirer la cataracte.

Laser femtoseconde

Certaines étapes de la chirurgie de la cataracte comme les incisions ou la fragmentation du cristallin peuvent être réalisées au laser femtoseconde.
Cependant, l’utilisation d’un tel laser n’est pas une pratique courante car elle entraîne un surcoût de la chirurgie pour des résultats identiques à la technique de référence.

Quels sont les risques de complication ?

L’intervention de la cataracte comporte, comme toute intervention chirurgicale, des risques qui sont faibles et maîtrisés.

  • L’infection post opératoire ou endophtalmie :

Elle est extrêmement rare, elle survient dans moins d’un cas sur 3000 depuis l’utilisation systématique des antibiotiques en peropératoire sur les recommandations des sociétés savantes.

  • La déchirure et le décollement de rétine:

Ces complications très rares peuvent survenir en post opératoire, principalement chez les patients myopes forts.

  • La rupture capsulaire postérieure : 

Durant l’intervention, il est possible que la capsule postérieure du sac cristallinien se rompt par fragilité. Dans la plupart des cas, cette complication se résout en un temps opératoire, l’implant est placé soit dans le sac si la rupture est minime soit en avant du sac. Dans de rares cas, une seconde intervention est nécessaire pour pouvoir retirer l’ensemble de la cataracte et placer un implant stable.

  • La décompensation cornéenne :

La chirurgie de la cataracte nécessite l’utilisation d’ultrasons qui peuvent fragiliser la cornée et surtout sa couche interne: l’endothélium. Cette complication arrive chez des patients prédisposés avec fragilité ce l’endothélium, ceux-ci sont informés en amont par l’ophtalmologiste.

  • L’œdème maculaire post opératoire :

Rare et transitoire il sera dépisté lors des contrôles post opératoires, il se traduit par une baisse d’acuité visuelle dans le mois qui suit l’intervention.

  • La sécheresse oculaire :

L’opération de la cataracte entraîne souvent une gêne post opératoire légère et transitoire liée à une sécheresse de la cornée. Un traitement par collyres mouillants (larmes artificielles) est mis en place en post opératoire.

Fiche information de la société Française d’ophtalmologie

Lire la fiche information