vChirurgie réfractive - Déroulement et résultats - OPH78 - Paris Ouest

Chirurgie Réfractive

La prise en charge chirurgicale d’une amétropie (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie) peut être réalisée de deux façons :

  • Chirurgie réfractive au laser excimer par remodelage de la courbure antérieure de la cornée (LASIK, PKR)
  • Chirurgie intraoculaire de remplacement du cristallin par implants multifocaux (implants diffractifs trifocaux, réfractifs, EDOF) ou implants phaques de type ICL

Examens préalables à la chirurgie réfractive

Les examens sont réalisés au cours d’une consultation où le praticien évalue la cornée du patient et vérifie l’absence de pathologie oculaire contre indiquant la chirurgie.

Les objectifs de ce bilan sont multiples :

  • Définir les patients non opérables (contres-indications à la chirurgie)
  • Réaliser les mesures précises pour la correction laser
  • Définir la stabilité réfractive
  • Définir les besoins du patient
  • Définir l’œil directeur
  • Réaliser un essai en lentilles pour simuler le résultat potentiel d’une chirurgie de la presbytie

Le bilan pré-opératoire comprend :

  • Acuité visuelle corrigée
  • Cycloplégie au skiacol lors d’une seconde consultation (dilatation de la pupille pour réalisation du fond d’œil dilaté et mesure précise de la réfraction). L’effet du skiacol peut persister de 6 à 24 heures et peut entraîner un flou visuel, une photophobie et parfois une sensation de somnolence pour laquelle la conduite automobile immédiatement après l’instillation est proscrite.
  • Etude de la transparence des milieux, de la surface oculaire
  • Topographie cornéenne : étude de l’épaisseur et de la courbure cornéenne
  • SCORE analyser
  • OPD scan, aberrométrie
  • Pupillométrie (adapter le centrage et le traitement selon les caractéristiques pupillaires afin de limiter les phénomènes de halos et d’aberration optiques)
  • Mesure de la viscoélasticité cornéenne par l’ORA (Hystérèse cornéen)

Dans quels cas opter pour la chirurgie réfractive

La chirurgie réfractive concerne tous les patients qui souhaitent s’affranchir de leur correction optique pour des raisons diverses : intolérance aux lunettes, aux lentilles, raisons esthétiques, motivations professionnelles (police, armée, pilote…), contre-indication au port de lentilles…

Amétropie corrigeable au laser

  • Myope jusqu’à-10
  • astigmate jusquà -6
  • Hypermétrope jusqu’à +6
  • Presbyte

Caractéristiques de la cornée permettant la chirurgie :

  • Cornée suffisamment épaisse (>500 microns pour le LASIK)
  • Courbures cornéennes régulières (astigmatisme régulier, symétrique avec une symétrie en miroir de l’œil adelphe = énantiomorphisme, bombement postérieur acceptable, décentrement du point le plus fin selon l’axe y le plus minime…)
  • Pachymétrie résiduelle d’au moins 300 microns après correction laser
  • Pourcentage de volume tissulaire ablaté acceptable, (PVA, PTA<40%)

Modalités de correction des amétropies

Selon le trouble de la vue concerné, la prise en charge chirurgicale ne sera pas la même et le processus sera adapté.

Oeil trop long (myopie axile), cornée trop cambrée (myopie réfractive cornéenne) entraînant une focalisation des rayons vus au loin en avant de la rétine. La vision est floue de loin. La correction de cette amétropie consiste à diminuer la puissance réfractive centrale (cornée moins cambrée) en retirant du tissu au centre de la cornée.

Plus d’information sur cette amétropie : cliquez ici

Œil trop court ou cornée trop plate, l’hypermétrope est capable de compenser son défaut optique en accommodant ( cet excès d’accommodation peut être à l’origine de fatigue visuelle, maux de tête ou défaut de vergence), cette capacité diminuant avec l’âge. L’hypermétropie est corrigée en augmentant la puissance réfractive centrale (cornée plus cambrée), c’est-à-dire en retirant du tissu en périphérie de la cornée.

Astigmatisme cornéen régulier

La puissance réfractive cornéenne diffère selon les méridiens avec l’axe le plus cambré perpendiculaire à l’axe le plus plat. Le traitement de cette amétropie consiste à régulariser la puissance réfractive cornéenne en retirant du tissu sur l’axe plat (au centre: astigmatisme myopique; en périphérie: astigmatisme hypermétropique)

La presbytie se définit comme une perte progressive du pouvoir d’accommodation par la perte de la souplesse cristallinienne. En effet l’accommodation correspond à la capacité du cristallin de se déformer à l’aide des muscles ciliaires qui le tendent ou le relâchent afin d‘augmenter sa puissance réfractive et donc permettre la vision de près (=autofocus). La presbytie touche 100% des gens et débute en moyenne autour de 43 ans, pour être maximale vers l’âge de 60 ans avant de se stabiliser. La correction (l’addition) en dioptries maximales à apporter à un sujet emmétrope presbyte est de +3D. Chez les sujets amétropes, il faut ajouter leur correction à l’addition utilisée.

Exemples :

  1. Un hypermétrope de +4D nécessitant en plus de sa correction optique une addition de +2D pour sa vision de près aura besoin d’une correction de +6D pour voir de près. L’hypermétrope presbyte a une baisse d’acuité visuelle en vision de près plus précoce, car il doit accommoder pour autocorriger son hypermétropie en plus de sa vision de près.
  2. Un myope de -3D nécessitant une addition de +3D pour sa vision de près pourra toujours se passer de lunettes pour lire, sa myopie compensant totalement sa presbytie (-3+3=0D) Un sujet myope sera confortable en vision de près sans correction plus longtemps qu’un emmétrope ou un hypermétrope, sa myopie compensant au moins en partie l’addition nécessaire pour la vision de près. Le degré d’indépendance aux lunettes dépendra de son degré de myopie et de l’avancée de sa presbytie.

La perte de la souplesse du cristallin liée à une augmentation de sa densité et de sa rigidité (= perte de l’accommodation) est un processus irréversible qu’il n’est pas possible de restaurer mais qu’il est possible de corriger par l’ajout d’une addition en dioptries, c’est à dire en myopisant.

La chirurgie cornéenne de la presbytie est un compromis utilisant une correction différente entre les deux yeux appelée bascule. L’emmétropie (la vision de loin) sera visée sur l’œil dominant et la vision de près sera visée sur l’œil dominé. L’utilisation simultanée des deux yeux permettra au cerveau de faire la synthèse des deux images par un processus de neuroadaptation visuelle, pour voir net en vision de loin et en vision de près. Cette technique ne permet pas de s’affranchir à 100% des lunettes, une correction d’appoint en vision de loin ou en vision de près peut être nécessaire pour les situations où la performance visuelle est recherchée. (lecture prolongée dans une ambiance lumineuse sombre, conduite automobile prolongée…)

De cette notion de bascule découle deux techniques chirurgicales : en savoir plus

Les contre-indications à la chirurgie de l’œil au laser :

  • Syndrome sec sévère non contrôlé par un traitement médical (larmes artificielles, bouchons méatiques, cures d’antibiotiques…), maladie de Gougerot Sjögren
  • Trouble de la sensibilité cornéenne ou de la cicatrisation
  • Antécédent d’Herpès oculaire
  • Myopie évolutive (Evolution >0.25D d’équivalent sphérique en 2 ans)
  • Pachymétrie centrale inférieure à 500 microns pour le LASIK
  • Sport de combat à risque de traumatisme oculaire (LASIK)
  • Facteurs de risques d’ectasie cornéenne :
    • Irrégularités topographiques
    • Pachymétrie minimale inférieure à 500 microns pour le LASIK
    • Frottements oculaires répétés
    • Pourcentage de volume tissulaire ablaté rapporté au volume cornéen important

Principales techniques

Chirurgie réfractive laser :

  • LASIK: Laser Assisted in SItu Keratomileusis
  • PKR: PhotoKératectomie Réfractive
  • SMILE: SMall Incision Lenticule Extraction

Chirurgie réfractive par implants intraoculaires:

  • ICL= Implantable Collamer Lens
  • IMF= implants multifocaux diffractifs trifocaux ou réfractifs
  • EDOF=Extended Depth Of Focus( implants à profondeur de champs étendus)
  • Implants intraoculaires monofocaux en monovision (Oeil directeur emmétrope, oeil dominé myope -1,50)

Le choix de la technique opératoire

Chirurgie cornéenne laser en l’absence de contre-indication

Laser de surface : PKR Laser en profondeur : LASIK
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
Chirurgie possible sur cornée fine < 500 microns de pachymétrie Douleurs (48h)
Laser possible malgré un astigmatisme légèrement irrégulier Récupération visuelle lente
Sécheresse oculaire induite modérée Moins précis que le LASIK sur les myopie > -6D et sur l’astigmatisme >-2D
Pratique de sport à risque de traumatisme oculaire possible Non indiqué pour le traitement de la presbytie et de l’hypermétropie
Cicatrices cornéennes superficielle traitables dans le même temps opératoire Retouches mois facile qu’en LASIK
Dystrophie cornéennes superficielles traitables dans le même temps opératoire
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
Pas de douleur dans les suites opératoires (inconfort durant 3-4h) Indications opératoires plus restrictives (cornées régulières, symétriques, épaisseur>500 microns)
Récupération visuelle rapide dès J1 (un léger brouillard visuel persiste quelques jours) Sécheresse oculaire induite plus durable
Correction possible de toutes les amétropies dans les limites sus citées avec une grande précision Pas de correction possible des cicatrices et dystrophies cornéennes
Retouches plus simples à réaliser qu’en PKR Risque exceptionnel de déplacement de capot après traumatisme oculaire

La chirurgie intraoculaire sera retenue en cas de :

  • contre indication à la chirurgie cornéenne au laser : Implants phakes ICL (myopie très fortes > 12D, âge >33 ans, profondeur de chambre antérieure >2,8mm, absence de pathologie oculaire)
    Un bilan pré opératoire précis doit être réalisé, similaire à toute chirurgie de la cataracte (biométrie, topographie) auquel sera rajouté la mesure du blanc à blanc pour le sizing de l’implant ainsi qu’une microscopie spéculaire pour un examen cellulaire endothélial qualitatif et quantitatif normal.
  • présence d’une cataracte (remplacement du cristallin par un implant IMF, EDOF, monofocal en monovision)

Le déroulement d’une intervention

Ambulatoire
Anesthésie topique par des gouttes d’oxybuprocaïne (pas de sensation de douleur, mais sensation du chaud, du froid et de la pression)
Œil maintenu ouvert par un blépharostat.
Compter 15 min par oeil au bloc opératoire (la délivrance du laser ne durant qu’une dizaine de secondes)

LASIK

Création du capot au laser femtoseconde :

  • Anneau de succion posé sur le globe
  • Apposition du cône d’aplanation du laser
  • Réalisation au laser femtoseconde du capot cornéen par la création d’un lit stromal puis d’un « side cut »
  • Soulèvement du capot

Correction de l’amétropie au laser excimer :

  • Délivrance d’impact de laser d’émission dans l’UV qui vaporise le tissus cornéen et qui sculpte la cornée afin d’en modifier la courbure
  • Repositionnement du capot

PKR

Ablation de l’épithélium cornéen :

  • Application sur la surface oculaire d’éthanol dilué à 20% pour une durée de 20 à 30 secondes puis rinçage abondant
  • Pelage de l’épithélium

Délivrance du laser excimer pour la correction de l’amétropie :

  • Pose d’une lentille souple thérapeutique

Post-opératoire

Technique opératoire PKR
Symptômes post op immédiat
Douleurs, larmoiement, brulures pendant 48-72h
Flou visuel avec amélioration progressive dans le mois post opératoire
Lentille à conserver 5 jours sur les yeux, jour et nuit
Consignes post opératoires
Retrait des lentilles à J5 (si chute précoce, ne pas essayer de les remettre et consulter si douleurs)
Contrôle postopératoire à J5-J7, M1, M3 et M6
  • Instillation des collyres post opératoires (antibiotiques, anti inflammatoires et lubrifiants) dès le jour de l’intervention. Attention à bien espacer chaque instillation d’au moins 5 minutes.
  • Ne jamais se frotter les yeux
  • Protection mécanique et des UV par le port de lunettes teintées >72 h
  • Ne pas se maquiller les paupières pendant 3 semaines
  • Pas de sport pendant 3 semaines
  • Ne pas mouiller ses yeux à l’eau du robinet pendant 3 semaines (rincer les yeux au sérum physiologique en cas de contact avec l’eau de la douche)

Les résultats et risques de la chirurgie réfractive

Résultats de la chirurgie réfractive laser :

Précision
90% des patients opérés de LASIK ont une acuité visuelle corrigée à 10/10 à 3 mois.
Dans 97% des cas l’acuité visuelle est supérieure à 7/10 sans correction.
90% des patients ont un résultat réfractif à +/- 0,25D à un a post opératoire.
Un bon nombre de patients peut espérer une vision de 10/10 ou mieux.

Stabilité
Régression d’environ 0,5D en moyenne à 10 ans post opératoire chez les patients avec une myopie stabilisée en pré opératoire.

Cependant, les patients présentant une amétropie forte doivent avoir des attentes plus modérées, et il n’est pas garanti qu’une vision parfaite soit obtenue, la qualité visuelle pouvant être légèrement moins bonne qu’en lentille.
Dans tous les cas l’attente du patient quant à la vision post opératoire doit être réaliste, et les risques et limites de la chirurgie bien mesurés avec l’aide de son chirurgien, afin que la chirurgie réponde le plus exactement possible à ses exigences.

Une amétropie résiduelle en post opératoire immédiat, ou une régression à distance de l’intervention peut être corrigée par une retouche à condition que la cornée le permette. (régularité suffisante, épaisseur résiduelle suffisante…)
Les retouches ne seront envisagées qu’après 3 mois post opératoire, afin de retraiter une cornée stabilisée.

Effets indésirables : très fréquents et transitoires dans la grande majorité des cas. LASIK PKR
Sécheresse oculaire30-50% des cas, pic de fréquence à 3 mois post op, peut durer jusqu’à 12 mois post op. 2 % de sécheresse résiduelle ++ +
HalosDiffraction lumineuse prédominant dans la pénombre (pupille dilatée) et liée au passage du rayon lumineux incident par la zone de transition (zone de cornée entre la zone optique traitée et la zone non traitée) D’autant plus intenses qu’il s'agit d’une correction de myopie forte, d’astigmatisme ou de presbylasik, ou encore que le patient ait une pupille large ou que la zone optique cornéenne doivent être de diamètre limité. S’améliorent au cours du temps grâce à la cicatrisation et au “lissage” épithélial dans les 6 mois post opératoires. Patients gênés dans moins d’1% des cas + +

 

La chirurgie réfractive cornéenne laser est la chirurgie ophtalmologique la plus sécuritaire, mais ne déroge pas à la règle que toute chirurgie implique la présence de risques, aussi rares soient-ils.

Complications LASIK PKR
Retard de cicatrisation: définit par une absence de cicatrisation épithéliale complète au delà de 5 jours après intervention Le traitement repose sur des collyres et pommades cicatrisantes, et exceptionnellement par la suture d’un pansement de membrane amniotique sur la cornée. - +
Haze: Inflammation et fibrose cicatricielle post opératoire Donne une baisse d’acuité visuelle avec une régression myopique dans les 3 mois post opératoires. Facteurs de risques: retard de cicatrisation, myopie >-5D, exposition aux UV en post opératoire immédiat. Prévention par un traitement anti inflammatoire post op, application per opératoire de mitomycine C en cas d’amétropie élevée à corriger, protection aux UV, surveillance post op de la cicatrisation. Le traitement consiste en l’instillation de collyre anti inflammatoire à plus forte dose. - +
Infections Exceptionnelles 1/10000 Survient dans les 10 jours post opératoire le plus souvent. Consulter en urgence en cas de suites opératoires anormales (baisse d’acuité visuelle au lieu d’une amélioration, douleurs inhabituelles, sécrétions…) Le traitement consiste en un traitement antibiotique renforcé en collyres horaires. Le pronostic dépend de la rapidité de la prise en charge et de la localisation de l’abcès, qui laissera place à une cicatrice. + +
Déplacement de capot: Secondaire à un frottement oculaire précoce après intervention ou par un traumatisme puissant (souvent un coup de doigt) à distance de l’opération. Le traitement consiste à repositionner le capot au bloc opératoire. + -
Ectasie: Déformation de la cornée en post opératoire rare: 0,05% des cas Facteurs de risques:
  • Myopie forte (pourcentage de volume tissulaire ablaté important)
  • Frottements oculaires +++
  • Cornées fines et irrégulières en pré opératoire
  • ATCD familiaux de kératocône
Le traitement consiste à
  • Stabiliser l’évolution: arrêter les frottements oculaires, cross-linking du collagène cornéen
  • améliorer la vision: lentilles rigides, anneaux intracornéens, greffe lamellaire de cornée.
+ +/-
Rainbow glare: Diffraction lumineuse géométrique depuis source vive, selon le spectre de la lumière visible (couleurs de l’arc en ciel). Lié au pattern dessiné par le laser femtoseconde lors de la découpe du capot. Rarement gênant, son traitement consiste en une photoablation au laser excimer de la surface profonde du capot cornéen. + -
Invasion épithéliale: Présence anormale de cellules épithéliales sous le capot cornéen. Responsable d’un astigmatisme irrégulier, le plus souvent asymptomatique. En cas de progression avec menace visuelle, le traitement consiste à soulever le capot et retirer ces cellules. Complication rare (moins de 1% des cas) sur une première intervention, plus fréquente en cas de retouche (entre 10 et 30% des cas). + -

Quelle prise en charge pour une chirurgie réfractive ?

Il n’y a pas de prise en charge par la sécurité sociale pour la chirurgie réfractive cornéenne au laser. Seule la mutuelle remboursera une partie des honoraires. Un devis à envoyer à votre mutuelle vous sera remis en amont afin que vous puissiez connaître les modalités de remboursement.