Botox® (toxine botulique)

C’est l’une des toxines produites par une bactérie anaérobie appelée: clostridium botulinum. Elle a pour propriété d’empêcher l’influx nerveux à l’origine de la contraction musculaire. C’est la neurotoxine responsable du Botulisme, maladie connue depuis plusieurs siècles, ses vertus thérapeutiques sont utilisées depuis les années 1970.

Elle affecte les hommes depuis des décennies, en effet certains modes de conservation de la nourriture ont favorisé le développement du clostridium botulinum, agent pathogène du botulisme.
En 1895, le clostridium botulinum fut découvert par un chercheur belge du nom de Emile Pierre Marie van Ermengem. Il étudia le cas clinique de plusieurs personnes réunies lors d’un enterrement ayant mangé à cette occasion du jambon fumé. Ils tombèrent malades, certains décèdèrent après avoir contracté des symptômes comme une paralysie musculaire, une mydriase, une diplopie ou une dysphagie.
Le chercheur isola la bactérie et la toxine dans le jambon puis sur les cadavres des victimes.
Plusieurs décennies plus tard, la neurotoxine botulique fut utilisée pour ses vertus thérapeutiques. Elle fut d’abord développée à partir des laboratoires militaires puis arriva jusqu’aux hôpitaux. Elle fut développée dans les années 1960 d’abord comme alternative au traitement chirurgical du strabisme puis du blépharospasme et de l’hémispasme facial. Vers 1990 les laboratoires Allergan la commercialisent sous le nom bien connu de Botox. L’utilisation du Botox comme traitement des rides du regard fut approuvée en 2002 par la FDA (food and drug administration aux Etats Unis).

Le produit sera injecté dans le muscle. Son action consiste en un blocage de libération d’acétylcholine dans la jonction neuromusculaire entraînant une paralysie temporaire du muscle visé. Elle peut également agir sur les terminaisons cholinergiques des muscles lisses pour inhiber les contractions ainsi qu’à proximité des glandes afin de limiter leurs sécrétions.
Son effet est réversible après 3 à 4 mois.

Ses indications en médecine sont nombreuses :

Traitement des rides du regard

Son utilisation la plus médiatique est celle du traitement des rides du regard composées des rides glabellaires, des rides de la patte d’oie et du front.
La contraction du puissant muscle frontal qui sert à relever les sourcils fera apparaître les rides horizontales du front. La contraction des muscles abaisseurs et inter-sourciliers qui permettent de froncer les sourcils fera apparaître les rides verticales “rides du lion”. La contraction de l’orbiculaire lors du sourire fera apparaître les rides de la patte d’oie.
La toxine botulique sera utilisée pour lutter contre ces effets.

Elle est couramment utilisée dans les dystonies focales comme les torticolis spasmodiques, les dystonies cervicales, le blépharospasme, le spasme de l’hémiface. En urologie, elle est utilisée dans les dyssynergies vésico-sphinctériennes. Elle sera parfois utilisée dans certaines indications de transpiration excessive.

En esthétique du regard nous allons injecter de manière ciblée dans les muscles superficiels responsables des rides ; les rides d’expression ainsi visées sont :

• Les rides frontales

• Les rides canthales externes dites « de la patte d’oie »

• Les rides inter-sourcilières dites « rides du lion »

Le médecin demandera au patient de sourire, de froncer les sourcils et de prendre un air étonné afin de repérer les différents sites d’injection qu’il marquera à l’aide d’un stylo dermographique.

Le patient devra éviter de venir maquillé et de prendre de l’aspirine ou des anti-inflammatoires dans les jours qui précèdent le geste.

Le praticien recherchera les contre-indications à l’utilisation du produit. Les principales contre-indications sont une affection cutanée en regard du point d’injection, l’existence d’une maladie de la jonction neuromusculaire comme la myasthénie, et enfin la grossesse.

Celle-ci se fait au cabinet, la séance dure environ 20 minutes ; la toxine est injectée sans anesthésie à l’aide d’une aiguille très fine après une bonne désinfection cutanée. L’injection est peu douloureuse.
Il peut exister une rougeur et un petit gonflement en regard du site d’injection immédiatement après. Des maux de tête dans les 24 heures qui suivent peuvent aussi arriver.

Il est préférable de ne pas masser les sites d’injection dans les 24h qui suivent le geste et d’éviter l’exposition solaire immédiate.
Il est possible de reprendre une activité habituelle quelques heures plus tard.

Il peut exister dans les suites d’une injection une parésie des muscles voisins du site d’injection souhaité. Une asymétrie peut exister et peut être corrigée par une retouche. Enfin en cas de diffusion du produit vers le muscle releveur de la paupière supérieure, un ptosis (chute de la paupière) peut apparaître et durer entre 3 semaines et 2 mois.

L’effet sera visible entre 7 et 15 jours après l’injection, les rides se lissent et le haut du visage se détend. Il est possible de réaliser une retouche 15 j à 3 semaines plus tard en cas de résultat insuffisant sur une zone. L’effet sera toujours réversible et durera entre 3 et 4 mois.