Les pathologies de la cornée - OPH78 Centre Ophtalmologique

Les pathologies de la cornée

La cornée est un tissu avasculaire situé dans la partie antérieure de l’œil, elle est transparente et est constituée de plusieurs couches bien spécifiques. C’est le « hublot » de l’œil.

Découvrez les autres pathologies de la cornée

Découvrez les différentes pathologies et maladies de la cornée.

Abcès de cornée

L’abcès de cornée est une infection touchant la cornée liée à une bactérie, un virus, un champignon. Elle peut survenir suite à une projection dans l’œil, dans les suites d’un corps étranger cornéen mal soigné ou chez les patients porteurs de lentilles de contact lorsque les règles d’hygiène ne sont pas parfaitement respectées.

C’est une pathologie grave potentiellement cécitante qui doit être prise en charge en urgence par votre ophtalmologiste qui décidera de la conduite à tenir.
Les symptômes principaux sont un œil rouge et douloureux avec une photophobie (gêne à la lumière) souvent accompagné d’une baisse d’acuité visuelle.

Corps étranger cornéen

Lors d’un bricolage sans protection ou chez certains artisans exposés à des projections, il arrive qu’un corps étranger (métallique, bois, carrelage) soit projeté en direction de l’œil et vienne s’enchâsser dans la cornée du patient. Celui-ci devra immédiatement consulter afin que l’ophtalmologiste puisse retirer le corps étranger (superficiel dans la majorité des cas) et débuter un traitement antiseptique adapté afin d’éviter des séquelles visuelles. Il est fortement recommandé de porter des lunettes de protection adaptées lors de tous bricolages.

Kératocône

Le kératocône est une pathologie de la cornée, qui entraîne une déformation de celle-ci, elle s’amincit et perd sa forme sphérique pour prendre une forme conique (pointue).
Cette déformation le plus souvent bilatérale et asymétrique est responsable d’une baisse de l’acuité visuelle par induction de défauts visuels difficilement corrigeables en lunettes.
Cette pathologie débute le plus souvent à la puberté et se stabilise entre 30 et 35 ans le plus souvent.

Dystrophies de cornées

Il existe de nombreuses pathologies affectant les différentes couches cornéennes, c’est ce que l’on appelle les dystrophies de cornées. Elles sont le plus souvent responsables d’une perte de la transparence cornéenne et de ce fait d’une diminution de la vision. Elles peuvent être héréditaires ou acquises.

« Cornea guttata »

L’une des plus fréquentes est la « cornea guttata » appelée aussi « dystrophie de Fuchs ». Elle touche la couche la plus profonde de la cornée, celle des cellules endothéliales. L’ophtalmologiste constatera la présence de « gouttes » endothéliales souvent au centre de la cornée, responsables d’une perte de la transparence cornéenne et d’une baisse de vision.

Les symptômes les plus fréquents sont : une baisse d’acuité visuelle, une vision brouillée, une gêne à la lumière, une sensation de halos lumineux.Ces symptômes prédominent le matin au réveil et s’améliorent progressivement au cours de la journée.

Au stade d’oedème débutant, le traitement est médical, il est composé de collyres hyperosmolaires (visant à réduire l’oedème cornéen).
A un plus tardif, d’oedème permanent il faudra proposer au patient une greffe de cornée.. Les techniques de greffes ont énormément évolué ces dernières années avec la mise au point de greffes lamellaires très fines qui, entre des mains expertes, donnent de très bons résultats fonctionnels pour le patient.

« Dystrophie de Cogan »

Une autre dystrophie est très fréquente, c’est la « dystrophie de Cogan ».

Il s’agit d’une atteinte de la couche superficielle de la cornée, plus précisément de la membrane basale de l’épithélium. Elle peut être asymptomatique, mais peut aussi entraîner des crises douloureuses et brutales avec gêne intense à la lumière, douleurs, larmoiements, incapacité à garder l’œil ouvert, survenant souvent le matin au réveil. Ces crises sont secondaires à l’érosion de l’épithélium cornéen.
Elles peuvent être spontanées ou faire suite à un traumatisme oculaire. Le cas le plus fréquent est celui du patient qui arrive en consultation car il a reçu le doigt de son enfant dans l’œil et depuis ressent régulièrement le matin au réveil des crises douloureuses dont il n’arrive pas à se défaire.

Le traitement initial est médical à base de collyre et de pommades lubrifiantes.
En cas d’échec et de douleurs persistantes un traitement chirurgical par laser Excimer : la photokératectomie à visée thérapeutique ou « PKT » peut être nécessaire.

Sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire est une pathologie ophtalmologique très fréquente mais souvent mal considérée, en raison de son apparente bénignité et de son évolution frustrante pour les patients, et communément peu gratifiante pour les ophtalmologistes. Néanmoins, de nombreux travaux ont démontré l’impact conséquent de cette pathologie courante sur la qualité de vision et la qualité de vie des patients, allant même jusqu’à retentir sur leur état psychique. Elle est secondaire à une atteinte du film lacrymal et se traduit à l’examen par l’existence d’une kératite.

Les symptômes peuvent être : brûlures, sensation de grains de sable, flou visuel, douleurs oculaires.

Le film lacrymal est composé de 3 couches :

  • la couche lipidique sécrétée par les glandes de Meibomius, elle limite l’évaporation du film lacrymal
  • la couche aqueuse, sécrétée par les glandes lacrymales, qui joue un rôle antimicrobien et permet l’oxygénation de la cornée
  • la couche mucinique qui relie le film lacrymal à la surface cornéenne

La sécheresse peut être liée à :

  • une insuffisance de production de larmes comme dans le syndrome de Goujerot Sjögren
  • un excès d’évaporation des larmes (qui ne sont pas assez « grasses ») par dysfonctionnement des glandes de Meibomius (DGM)

Les facteurs aggravants sont :

  • l’âge, avec l’âge la glande lacrymale produit moins de larmes, et les modifications hormonales aggravent le phénomène
  • le port de lentilles de contact
  • certaines classes de médicaments ( antidépresseurs, anticholinergique, bêta bloquants..)
  • les facteurs environnementaux (la climatisation, le chauffage, le vent…)
  • certaines maladies du système (dysthyroïdie, polyarthrite rhumatoïde, lupus..)

Son traitement comprend des gouttes lubrifiantes, voir gels ou pommades ophtalmiques.
A un stade évolué, des collyres anti inflammatoires à base de cortisone ou de ciclosporine pourront être prescrits.
Dans le cas de sécheresse oculaire liée à une dysfonction des glandes de Meibomius, les soins de paupières seront essentiels.