PTERYGION : QUAND FAUT-IL L’OPERER ?
Le ptérygion est une lésion bénigne et fréquente de la conjonctive, qui prolifère en direction de la cornée et peut aboutir à une gêne esthétique, une inflammation oculaire ou une baisse d’acuité visuelle.
Le ptérygion se situe généralement sur le quadrant interne de l’œil, en forme triangulaire, et évolue lentement vers le centre de la cornée. La plupart du temps, il s’agit une pathologie bilatérale mais asymétrique, avec un œil plus atteint que l’autre.
L’apparition d’un ptérygion est généralement secondaire à une exposition solaire au long cours, avec une absence de port de protection solaire. La théorie la plus communément admise pour expliquer son apparition et son évolution est l’impact au long cours des rayons lumineux sur le côté de l’œil qui, par effet de focalisation par la cornée, vont se concentrer sur le quadrant nasal de l’œil et vont entraîner une prolifération anormale de la conjonctive. Il s’agit de l’effet « Coroneo ».
Le traitement d’un ptérygion dépend de la gêne qu’il engendre pour le patient. Cette gêne peut parfois être purement esthétique.
Un petit ptérygion non gênant pour le patient peut être simplement traité localement et surveillé.
Le traitement local consiste en collyres hydratants quotidiens ; et anti-inflammatoire en cas de poussée d’œil rouge. Il ne permet pas la résolution du ptérygion mais en ralentit l’évolution s’il est associé au port de lunettes protectrices au soleil.
La plupart du temps, les patients viennent consulter pour un ptérygion qu’ils trouvent inesthétique ou inflammatoire (rouge et douloureux).
Le ptérygion peut avoir des conséquences visuelles importantes. Tout d’abord, il peut évoluer progressivement et envahir l’axe visuel du patient. Il est important d’opérer les patients avant que le ptérygion n’arrive à ce stade, car il reste souvent une cicatrice post-opératoire qui empêche une récupération optimale de l’acuité visuelle.
Par traction, il peut aussi déformer progressivement la cornée et créer un astigmatisme. Celui-ci est généralement résolutif après l’exérèse chirurgicale du ptérygion.
Enfin, il peut se compliquer d’inflammations oculaires fréquentes. Contrairement à la conjonctive saine qui est lisse, le ptérygion est rugueux et œdématié, il s’adhère souvent à des poussières ou des dépôts qui vont entrainer une inflammation oculaire. Celle-ci peut être traitée par des collyres anti-inflammatoires ; mais si les récidives sont trop fréquentes, il est important de retirer le ptérygion.
L’exérèse chirurgicale d’un ptérygion est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie locale et en ambulatoire. L’opération complète dure de 30 minutes à 1 heure. Elle consiste à retirer le ptérygion puis à effectuer une autogreffe conjonctivo-limbique (ou une greffe de membrane amniotique) pour éviter les récidives. L’opération est indolore, mais nécessite un arrêt de travail d’une semaine et un traitement post-opératoire d’un mois.